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J'aime les méchants.
La figure du méchant m'a toujours fasciné, en cinéma comme en littérature. Le méchant est celui dont la monstruosité dérange et attire irrésistiblement. Faire vaciller les sociétés, faire basculer les existences, faire douter les esprits les plus conformistes. S'affranchir à tout prix d'une vie trop morne : voilà un leur plaisant programme. Mes préférés sont les fêlés. Ceux qu'une déchirure inconnue (un lit en portefeuille) ou une névrose enfantine grave (un vol de tétines) ont rendu définitivement timbrés. Ces gens-là sont capables de tout. De détruire la Terre, de tuer leur garde rapprochée ou leurs ennemis comme s'il s'agissait de moustiques, voire de prendre tellement de temps et d'attention à faire mourir un gentil héros à petit feu, que ce dernier finit en général par s'en sortir. Le méchant, quant à lui, est programmé pour un destin tragique. Une mort ridicule et atroce finit souvent par l'emporter, comme si notre conformiste social voulait nous inculquer toute la vacuité et les dangers du devenir-méchant.
Je déteste les voyous.
Le voyou est tout sauf un méchant. Il en revêt les oripeaux, la démarche, le vocabulaire, parfois. C'est un imposteur. C'est un idiot au sens premier du terme. Le voyou ne recherche que le soufre des choses, que l'anticonformisme d'opérette, que l'apparence de la canaille, sans en adopter la philosophie, l'état d'esprit. C'est, en vérité, un opportuniste ultra-conformiste. Si les méchants sont des aristocrates, les voyous sont des bourgeois, de sales petits bourgeois. Lever la belette et récolter un peu de blé : voilà le programme d'une vie qu'ils finissent en général au fin fond d'un rade de banlieue, étouffés par une frite trop grosse ou écrasés par le plafond des toilettes.
Une question demeure : je ne comprends toujours pas pourquoi les filles sont tant attirées par les voyous, ces pirates de carnaval à la moue Keithrichardsienne ? D'un autre côté, nous leur rendons bien la monnaie de leur pièce puisque les garçons sont très attirés par les filles BCBG.
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Edit de rien du tout :
Commentaires du post très bon chic bon genre de Pouic visibles mais pas forcément lisibles ici.
Ah là là, c'est pourri comme plate-forme, blogger ;-)
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