MYTHOLOGIE(S)

Sur 3 formules non-poétiques qui pourraient résumer les stratégies d'entreprises de haute-technologie (1)

Formule n°1 : faire les poches à vos clients

Virer les produits concurrents des poches de vos clients : c'est, semble-t-il, le mot d'ordre adopté par les Apple, Nokia, Sony-Ericsson et consorts.

Un petit constat pratique.

Depuis qu'on leur a donné des poches, la plupart des garçons y ont pris l'habitude d'y mettre toute leur vie.

Comme, en règle générale dans les poches d'un mec, la place est assez limitée (sinon, il paraît que cela déforme et transperce les pantalons), il n'y a guère la place que pour deux produits hi-tech tout au plus. Soit un gadget dans chaque poche : un baladeur et un mobile ou un mobile et un PDA ou un mobile ou une console de jeu et un mobile...

La course à l'inutile.

Pour prendre d'assaut la poche des boys, l'ensemble des produits hi-tech mobiles convergent donc dans leurs fonctionnalités et dans leurs formats : les téléphones proposent du MP3 et de la vidéo, les lecteurs MP3 s'approchent à grands pas des téléphones, les consoles de jeux sont connectables au net...

Bref, on ne sait plus comment appeler ces quasi-ordinateurs de poche tant les fonctionnalités sont :

. nombreuses : je viens de m'apercevoir cette semaine que j'avais TF1 sur mon portable alors que je n'ai pas la TV chez moi,

. inutiles : 10 000 morceaux à raison d'une moyenne folle d'écoute de 5 nouveaux morceaux par jour, cela faut une durée d'usage théorique de 5 ans 1/2 soit beaucoup plus longtemps que l'obsolescence programmée du produit qui serait de 18 mois (?).

. coûteuses : accèder à certaines données en mobilité serait de 10 à 300 fois plus cher que par un simple ordinateur connecté au net selon les services obtenus, et encore peut-on comparer ce qui est gratuit d'un côté et ce qui est payant de l'autre ?

Une moralité en forme de pirouette (désolé)

Ces belles marques, que nous chérissons tant, passent leur temps à scruter et à nous faire les poches pour y placer leur produit. Et après, on s'étonne qu'on devienne schizo.

Des perspectives réjouissantes.

A défaut de faire des joint-ventures avec des fabricants de pantalons pour qu'ils nous rajoutent des poches supplémentaires, l'avenir pourrait se trouver au coeur de ce que nous avons de plus profond : notre peau.

A quand des nano-techno-tatouages RFID Apple ? Planteront-ils moins souvent que les Microsoft ou les Nokia ?   

De l'obsolescence non-programmée

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La longue traîne peut-elle se vérifier aussi avec les  objets et les connaissances qui nous sont propres ?

Interlude blogomoutonnier

Je la voyais venir. De loin. Elle commençait à se rapprocher. Puis elle m'évita de peu. Soulagé, le WE fût tranquille et agréable.

L'accalmie fût de courte durée. Ce dimanche soir, la voici qui sonne à ma porte. Je ne m'étais pas trompé. Il s'agissait bien d'elle. Qui ça elle ? La dernière chaîne à la mode sur les blugs, bien sûr.

Son émissaire est très inattendu, puisqu'il s'agit d'une certaine miss fff665, inconnue au bataillon [edit : en fait, non, elle n'est pas inconnue, il y avait un piège], qui m'enjoint à suivre sa chaîne du 5/23.

Après moultes hésitations, j'ai finalement décidé de m'éxécuter. Ne voulant sans doute pas attirer sur moi les vraisemblables et terribles conséquences d'une rupture de cette chaîne sacrée entre bluggeurs [quoique].

Voici donc la 5ème phrase de mon 23ème post qui s'intitulait "Les verts énervants" :

"Les yeux soit-disant verts des gens qui ont les yeux marrons".

(je l'écris de mémoire, puisque j'avais naturellement anticipé le coup et que j'ai la flemme ce soir d'aller farfouiller dans mes archives).

Bon, ce n'est pas tout, mais cela va être à votre tour de vous livrer à l'exercice.

J'appelle donc (j'en vois qui se cachent dans les coins de leur navigateur...) : Fragola, Pouic, MlleKa, Kangoo et...José à suivre les instructions suivantes :

1. allez dans vos archives

2. retrouvez la 23ème note

3. retrouvez la 5ème phrase

4. publiez le texte de la phrase en question ainsi que les 5 instructions

5. demandez à 5 blogobulleurs d'en faire autant.

Nota : s'il y a des tire-aux-flancs parmi vous, prévenez-moi par pigeon voyageur, j'ai une longue liste d'attente sous la main.

Brèves schizoanalytiques

Tracer des lignes de fuite.

Les lignes de fuite sont bien connues des marins. Une définition très british de la voile est d'ailleurs à peu près la suivante : le moyen le plus cher, le plus lent et le plus humide pour aller d'un endroit où l'on est bien à un endroit où l'on a rien à faire.

Mésestimées, elles tracassent souvent de nombreux bloggeurs : la tentation de fermer son blug, de se forger de nouvelles identités, de passer à d'autres sujets quand le flot de la conversation finit par vous embarrasser ou vous ennuyer...

Moralité : toujours avoir une ligne de fuite à portée de main.Sinon, le risque est grand de passer sa vie à se cogner la tête contre les murs.

Se cogner la tête contre les murs.

L'exercice est dostoievskien. Il consiste à se rendre la vie impossible. Mais attention à ne pas le pratiquer en amateur.

Le principe de ce sport de haut vol est en effet de faire rigoureusement l'inverse de ce que l'on souhaite faire réellement. Sans quoi, il est toujours possible malheureusement d'avoir de bonnes surprises.

Un règle d'or donc : préférer les actes et les endroits d'autodestruction mûrement réfléchis. Ensuite, les contraintes arrivent toutes seules, comme par enchantement.

Accumuler les doubles contraintes.

La double bind est un concept très chouette, quoiqu'un peu systématique : "Face, tu gagnes. Pile, je perds."

Une solution serait de se mentir à soi-même ou aux autres pour déjouer cette prophétie. Mais bon, en règle générale, lorsqu'on finit par se débarrasser d'une double bind de derrière les fagots, on finit toujours par tomber sur une autre double bind bien plus coriace qui surgit de derrière un buisson.

Si ces contraintes finissent par vous ennuyer, la dernière solution reste la transformation en courant d'air.

Devenir un courant d'air.

Le fantasme de l'invisibilité n'est pas nouveau. Celui de la disparition non plus. Dans la banalité de l'exercice mondain, la tentation est parfois grande de disparaître. De fuir le jugement du Monde pour devenir le balayeur et l'archéologue des mots échangés.

Ramasser ce qui reste, percevoir paisiblement l'agitation du monde et laisser les autres un peu exister sans vous.

Mais bon, à la longue, la vie de courant d'air devient lassante, quoique très reposante.

Rire malgré tout.

Une fois que l'on s'est bien fait mal, fait détesté, fait humilié, rien ne vaut une petite cure de fou rire.

Cela donne un peu de carburant pour continuer à rater sa vie avec méthode, enthousiasme et discernement.